Édito : Un vrai chantier pour l'Intérieur L'Asile, l'intégration et les naturalisations ont été conservés dans le périmètre du ministère de l'Intérieur. C'est là un défaut de gouvernance dont nous prenons acte avec regret. Ce manquement ne doit pourtant pas occulter les premières propositions encourageantes du ministre de l'Intérieur. La mise en place d'un titre de séjour intermédiaire de trois ans permettra de sécuriser les parcours de séjour des migrants et de favoriser leur intégration. Quant aux engagements de mettre fin à l'enfermement des enfants comme à celui de préciser les critères d'accès à la naturalisation, ils rencontrent toute notre impatience. Nous alertons néanmoins le ministre sur le fait que beaucoup d'autres chantiers sont à ouvrir en collaboration avec la société civile. La politique d'asile ne saurait notamment se régler par un simple encadrement des délais. Il faut s'attaquer au plus vite à la crise de l'accueil et de l'hébergement des demandeurs d'asile comme à celle de l'accès à la procédure d'asile, car le mandat de Nicolas Sarkozy fut un véritable désastre en la matière. Il s'agit aussi de redéfinir la position de la France dans les négociations européennes en matière de migrations et d'asile ou de renforcer la politique de protection des mineurs isolés étrangers. Toutes ces questions qui concernent le vivre-ensemble mériteraient que l'on s'y consacre pleinement. Souhaitons que le ministre de l'Intérieur trouve le temps d'y songer et de passer à l'acte... Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile |