L'antidote à la bêtise Certains commentateurs continuent toujours de croire, renforcés dans leur certitude par un taux national moyen de 30% d'électeurs frontistes au premier tour et plus de 6,6 millions d'électeurs au second, que l'équation présence migratoire locale et vote xénophobe sont intimement liés.
Rien n'est plus faux, preuve à l'appui : le score FN au premier tour des municipalités où France terre d'asile est implanté. Hormis une exception à Calais , les pourcentages des voix qui se sont portées sur le FN à Saint Lo, Rouen, Angers, Saumur, Niort, Bègles, Auch, Mayenne, Clisson, Blois, Vendôme, Chaumont, Amiens, Paris, Créteil, Asnières sur Seine, Saint Denis, Sarcelle, Châtillon, Melun, Stains, Massy, Savigny sur Orge, Boissy-Saint-Léger…. sont inférieurs, voire très inférieurs (notamment en région Ile de France) aux moyennes départementales.
C'est pourquoi, à tous les élus qui s'apprêtent à barricader leurs villes, à se recroqueviller sur des fantasmes, soumis à l'hégémonie de la bêtise idéologique frontiste, je ne dirais qu'une chose : faites confiance à la République, à ses valeurs, laïcité comprise : sachez que nos équipes les transmettent aux réfugiés qu'ils accompagnent, qu'elles se diffusent dans la population, parmi les électeurs. Faites-nous confiance : nous sommes la meilleure antidote à la haine, à la rumeur, aux préjugés .
Je répéterais la même chose aux pouvoirs publics qui ne cessent de diminuer nos moyens humains, négligeant l'importance d'un accompagnement de qualité pour les réfugiés.
Aux uns et aux autres en campagne pour 2017 je conseillerais enfin d'ouvrir les yeux et d'agir loin de la posture, du renoncement et de la soumission à l'hégémonie culturelle du FN. D'avoir tout simplement le courage de lutter, durablement, contre la haine et pour le vivre ensemble. Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile |
Marion Maréchal-Lepen et les demandes d'asile : une proposition totalement inadaptée Photo A.ROBERT/SIPA
| Selon Marion Maréchal-Lepen, les demandes d'asile doivent être faites "dans les ambassades du pays d'origine", ou au travers de "partenariats avec les pays transfrontaliers". Une proposition ni souhaitable, ni réalisable, pour Pierre Henry, Directeur général de France terre d'asile. |
« Je suis avec eux », manifeste photographique pour les réfugiés © Anne A-R, octobre 2015.
| "Je suis avec eux". Le reportage photographique de Anne A-R cherche à redonner un visage aux personnes que les médias ne montrent que comme une masse déshumanisée et indistincte. Une question de dignité, pour eux mais également pour toutes les autres personnes concernées de près ou de loin par cette crise. |