L'ACTUALITÉ EUROPÉENNE EN BREF - Guerre en Ukraine : le nombre d'exilés passe la barre tragique des trois millions
Le nombre de personnes ayant fui la guerre en Ukraine a passé la barre des trois millions le 15 mars selon les données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), soit le plus important mouvement de population en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les estimations de l'Union européenne (UE), jusqu'à 6,5 millions de personnes pourraient être déplacées. En réaction, l'UE a déclenché le 3 mars la directive européenne « protection temporaire» de 2001, qui permet l'octroi d'une protection temporaire immédiate aux personnes fuyant l'Ukraine – et a publié le 8 mars des lignes directrices afin de faciliter le franchissement des frontières entre l'UE et l'Ukraine. Si la Pologne est le pays qui a accueilli le plus avec plus de 1,9 million d'arrivants, les autres pays frontaliers, à savoir la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Moldavie, ont également accueilli chacun plusieurs centaines de milliers de personnes. À titre de comparaison, 20 000 personnes fuyant l'Ukraine sont arrivées en France. - Ukraine : les ONG dénoncent les différences d'accueil des ressortissants non-ukrainiens
Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations, plus de 162 000 ressortissants de pays tiers ont fui l'Ukraine au 16 mars. Les médias et certaines organisations de la société civile telles que Human Rights Watch ont constaté des discriminations à leur égard, avec notamment des personnes originaires d'Afrique qui ont été empêchées de monter dans des trains ou des bus pour quitter l'Ukraine. Certaines personnes ont ensuite été bloquées à la frontière polonaise car considérées comme non-prioritaires par rapport aux ressortissants ukrainiens. Le HCR, conscient des difficultés rencontrées, a appelé la Pologne à garantir un accès à toutes les personnes ayant besoin d'une protection internationale. - Royaume-Uni : les conditions d'accueil des exilés ukrainiens sous le feu des critiques
Le gouvernement de Boris Johnson a été fortement critiqué depuis le début de la guerre en Ukraine pour exiger des Ukrainiens qu'ils déposent une demande de visa pour rejoindre le Royaume-Uni. Des centaines d'exilés fuyant le conflit et cherchant à passer outre-Manche ont été refoulés à Calais début mars, faute de visa, une pratique dénoncée par le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin. Face aux critiques, le Royaume-Uni a légèrement assoupli sa procédure : les Ukrainiens titulaires d'un passeport pourront remplir leur demande de visa en ligne sans avoir à se rendre dans un consulat et une plateforme de parrainage « Homes for Ukraine » sera lancée le 18 mars. Selon le gouvernement britannique, seuls 5 500 visas ont été accordés aux exilés ukrainiens jusqu'à présent, sur 20 000 demandes. - Les « pushbacks » se poursuivent aux portes de l'Europe
Le 21 février, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a mis en garde contre la « normalisation » du recours aux pushbacks et dénoncé l'augmentation des violations des droits de l'Homme à l'encontre des migrants aux frontières européennes, notamment à la frontière gréco-turque où près de 540 cas de renvois sommaires ont été signalés depuis début 2020. Le ministre grec de la migration, Notis Mitarakis, a nié ces accusations. En parallèle, un rapport de l'Office européen de lutte antifraude du 2 mars indique que Frontex aurait activement dissimulé des cas de renvois illégaux de migrants en Méditerranée orientale. |
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